Producteurs de grains du Québec : PGQ
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Un été chaud et sec qui met les cultures à rude épreuve

L’été 2025 est marqué par une sécheresse persistante qui freine la croissance des cultures au Québec. Après plusieurs semaines sans pluie significative, la situation devient préoccupante, car les cultures arrivent à un stade clé de leur développement, où un apport suffisant en eau est essentiel pour garantir à la fois le rendement et la qualité du grain.

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Vidéo enregistrée par nos professionnels résumant l’actualité dans le secteur des grains lors du dernier mois. Source : Chaîne YOUTUBE des Producteurs de grains du Québec.

Le rapport de l'USDA sur l'offre et la demande de grains

Évolution des contrats à terme à Chicago

Le rapport de l’USDA sur l’offre et la demande des grains a été légèrement haussier pour le maïs et le blé et faiblement baissier pour le soya. Cependant, celui-ci comportait peu de surprises, car les superficies récoltées et les stocks finaux de blé pour 2024-2025 étaient connus depuis le 30 juin et que les rendements du maïs et du soya n’allaient pas être modifiés, ne laissant qu’un peu de surprise pour le blé.

Maïs

Les stocks de début du maïs américain pour 2025-2026 ont diminué de 25 millions de boisseaux (Mbu) en raison d’une hausse de 100 Mbu des exportations compensées par une réduction de 75 Mbu de la demande fourragère, toutes pour l’année récolte précédente. La production en 2025 a reculé de 115 Mbu, comme prévu. La demande fourragère a diminué de 50 Mbu. Les stocks de fin se sont inclinés de 90 Mbu pour se situer à 1 660 Mbu et le prix moyen est demeuré identique à celui du mois passé à 4,20 $ US/bu.

Sur la scène internationale, la production brésilienne en 2024-2025 a été augmentée de 2 Mt en raison d’une amélioration du rendement. Les importations chinoises pour 2024-2025 ont diminué de 2 Mt pour s’établir à 5 Mt alors qu’elles étaient de 23,41 Mt en 2023-2024. Les stocks de fin mondiaux pour 2025-2026 ont été réduits de 3,16 Mt.

Soya

La production de soya aux États-Unis a diminué de 5 Mbu, comme prévu. La demande pour la trituration s’est accrue de 50 Mbu, en raison des changements règlementaires à l’Agence de la protection de l’environnement aux États-Unis (EPA) favorisant la production de biocarburants ainsi que l’utilisation de matières premières américaines. Les exportations ont été abaissées de 70 Mbu en raison d’une plus grande consommation intérieure et d’une plus grande compétitivité provenant du Brésil, de l’Argentine et de l’Ukraine. Les stocks ont été relevés de 15 Mbu pour les porter à 310 Mbu et le prix moyen a fléchi de 0,15 $ US/bu pour se situer à 10,10 $ US/bu.

Sur l’échiquier mondial, la production argentine en 2024-2025 s’est accrue de 0,9 Mt, augmentant les exportations de 1,9 Mt au détriment de celles du Brésil qui ont été abaissées de 2,4 Mt. Les importations chinoises en 2024-2025 ont diminué de 1,5 Mt pour se situer à 106,5 Mt. Les stocks de fin mondiaux pour 2025-2026 se sont élevés de 0,77 Mt.

Blé

La production de blé aux États-Unis s’est élevée de 8 Mbu, en raison d’une hausse du rendement de 1 boisseau à l’acre compensée par une réduction des superficies ensemencées de 0,6 million d’acres. Les exportations ont été redressées de 25 Mbu afin de tenir compte du rythme rapide des ventes et des exportations jusqu’à présent. Les stocks ont été réduits de 8 Mbu pour s’établir à 890 Mbu et le prix moyen est resté intact à 5,40 $ US/bu.

La production mondiale de blé n’a presque pas bougé, alors que les modifications ont été nombreuses : l’USDA a abaissé les récoltes de 1 Mt au Canada, de 1 Mt en Ukraine et de 0,5 Mt au Moyen-Orient, tandis qu’il les a augmentées de 1 Mt au Kazakhstan, de 0,7 Mt en Union européenne et de 0,5 Mt en Russie. Les importations ont été réduites de 3 Mt en Union européenne en raison d’une diminution des échanges commerciaux avec l’Ukraine. Les exportations ont diminué de 2 Mt en Union européenne et de 1 Mt en Ukraine, tandis qu’elles se sont accrues de 1 Mt en Russie. Les stocks mondiaux ont alors fléchi de 1,24 Mt.

 

Les conditions météo aux États-Unis sont demeurées excellentes. En date du 27 juillet 2025 et comparativement au début du mois, la condition de bonne à excellente se situe à 73 % pour le maïs (+3 %) et 70 % pour le soya (+4 %). La récolte d’automne est complétée à 80 %, conforme à la moyenne quinquennale à 81 %. La proportion de terre anormalement sèche se situe à 9 % pour le Midwest et 49 % dans les hautes plaines comparativement au mois passé à 29 % et 61 %, respectivement. Dans l’Ouest canadien, le battage des céréales ne devrait pas tarder. Les précipitations ont été abondantes dans le sud des provinces, particulièrement en Alberta, et très sec dans le nord, tandis que les températures ont été près de la normale. En Alberta, la condition de bonne à excellente des cinq principales cultures se situe à 65 %, une hausse de 10 % sur la moyenne des cinq dernières années. En Saskatchewan, 92 % des céréales de printemps ont un développement de normal à avancer et ce ratio est à 87 % pour les oléagineux. Au Manitoba, la condition de bonne à excellente du blé de printemps varie de 70 % à 90 % selon les régions. Au Québec, les précipitations ont été entre près de la normale à supérieure à celle-ci, sauf dans le sud de la province qui a été sec, et les températures ont fluctué entre près de la normale à supérieure à celle-ci. Selon la Tournée des Grandes Cultures du Québec, la récolte de blé d’automne est terminée à 24 %, un retard de 44 % par rapport à l’an passé. Le développement du maïs et du soya continue d’accumuler un retard important. Comparativement à la moyenne cinq ans, les retards sont de 53 % pour la sortie de la croix dans le maïs (18 %) et de 11 % pour le début de floraison du soya (76 %).

Le 10 juillet, Donald Trump a dévoilé l’imposition de tarifs de 35 % sur les importations en provenance du Canada à partir du 1er août. Les produits conformes à l’ACEUM, notamment les grains, seront exclus de ces tarifs. Les droits sur les importations d’énergie et de fertilisants resteront à 10 %. Les contre-mesures envisagées par M. Carney ne sont pas encore connues. Les États-Unis ont annoncé une hausse des tarifs à plusieurs pays afin d’accélérer les négociations, force est de constater que la stratégie a fonctionné. Les États-Unis ont convenu d’une entente avec le Japon, l’Union européenne, les Philippines, l’Indonésie et la Corée du Sud. Sans entrer dans les détails, ces accords n’ont pas permis d’abolir les tarifs, mais seulement de les diminuer par rapport à ceux avancés par l’administration Trump. Le président américain a également déclaré que le tarif réciproque ne serait plus de 10 %, mais d’au moins 15 % pouvant même aller jusqu’à 50 % à compter du 1er août. Ce tarif s’appliquerait par défaut à tous les pays à moins qu’il y ait déjà des tarifs plus élevés ou ayant conclu une entente commerciale avec les États-Unis. Le Canada et le Mexique sont exclus de ce tarif. De plus, Trump a annoncé des tarifs de 50 % sur toutes les importations de cuivre.

Les exportations et les ventes à l’exportation des grains américains demeurent excellentes. Celles de maïs bénéficient du retard du battage du maïs au Brésil, mais la récolte brésilienne s’annonce excellente et cela risque d’impacter les exportations américaines de 2025-2026. Les exportations de grains américains de l’année récolte en cours par rapport à la précédente sont en avance de 29 % pour le maïs, de 10 % pour le soya et de 6 % pour le blé. Les ventes de l’année récolte en cours par rapport à la précédente sont en avance de 28 % pour le maïs, de 13 % pour le soya et de 15 % pour le blé.

En juin, la Chine a importé 12,26 Mt de soya, un record pour ce mois, représentant une hausse de 9 % par rapport à l’an passé. Cela est dû à un retard accumulé causé par les inspections aux frontières. 87 % de ce volume provient du Brésil et 13 % des États-Unis. De janvier à juin, les importations en provenance du Brésil accusent un retard de 8 % par rapport à l’an passé. Les importations de soya devraient rester robustes lors du troisième trimestre de 2025 en raison de la récolte record au Brésil, tandis que les livraisons américaines devraient être nulles ou quasi nulles en raison de la guerre commerciale. Les importations de maïs et de céréales en juin ont été faibles, en baisse respective de 83 % et 71 % par rapport à l’an passé. De janvier à juin, les importations sont en diminution de 93 % pour le maïs et de 79 % pour le blé, toujours comparativement à l’année dernière.

La récolte de maïs progresse en Amérique du Sud, mais la récolte au Brésil a accumulé du retard et son prix demeure plus élevé que celui des États-Unis. Le battage du maïs safrinha dans le centre-sud du pays est complété à 68 %, en retard par rapport à 91 % l’an passé. En Argentine, la récolte de maïs est terminée à 88 %, en hausse de 9 % comparativement à la moyenne des quatre dernières années. L’Argentine a annoncé une baisse de ses taxes à l’exportation de 7 % pour le soya (26 %), de 6,5 % pour l’huile et le tourteau de soya (24,5 %) et de 2,5 % pour le maïs (9,5 %). Une diminution des taxes à l’exportation permettrait d’accroitre les exportations.

Les retards dans les semis et le développement du maïs ont contribué à une quasi-absence de ventes pour l’année récolte 2025-2026 en juillet, les ventes se limitant seulement à l’ancienne récolte. La base du maïs pour livraison immédiate s’est accrue de 0,33 $ US/bu pour se situer à 1,27 $ US/bu, en raison d’une grande différence entre les contrats à terme de juillet et de septembre, car le prix n’a augmenté de 2 $/t pour s’établir à 285 $/t. Les bases du soya sont demeurées pratiquement identiques à celles du mois passé pour livraison immédiate à -0,45 $ US/bu et elles se sont appréciées de 0,19 $ US/bu pour livraison à la récolte, pour se situer à -0,42 $ US/bu.

Les prix locaux

Le tableau et le graphique suivants présentent l'évolution du prix au comptant du maïs et du soya par période de livraison.

1- Maïs et soya

Source: Marché local (FAB Ferme), PGQ - au 4 août 2025

 

 

Source: Marché local (FAB Ferme), PGQ - au 4 août 2025

 

2- Céréales

Le tableau suivant indique l’évolution du prix courant des céréales et de celui du canola au cours des derniers mois. En consultant directement les diffusions du marché local, vous pourrez observer les prix minimums et les maximums.

Source: Marché local (FAB Ferme), PGQ - au 4 août 2025

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